Les tissus teints sont peints à l'aide de l'argile noire naturelle venant du lit du fleuve ou des marigots. Cette argile est conservée dans des jarres pendant 1 mois ou 2 avec de l'eau, plus la conservation est longue, meilleur sera le résultat. Cette terre contient du sulfate de fer, qui en contact avec le tanin du N'galama ou du Pecou crée une réaction chimique, une oxydation qui donne la couleur noire. voir application de la terre, cliquez ici voir rinçage, cliquez ici.
Les tissus non teints peuvent être peints avec les 2 décoctions et l'argile.
voir l'application du blanc, cliquez ici
UN PEU D'HISTOIRE...
La technique du Bogolan est apparue par hasard…
Il y a d'abord l'histoire de ce chasseur, habillé en "jaune" (c'est à dire avec un tissu teint au N'galama). Un jour de chasse, il se voit obligé d'aller
chercher son gibier tombé dans une mare boueuse. Il prend le gibier et le pose sur son épaule. Une fois rentré chez lui, il donne son boubou à sa femme
pour qu'elle le lave, en vain, le noir ne part pas…
Il y a aussi l'histoire de cette femme qui a taché de boue son pagne "jaune" en allant laver ses ustensiles au fleuve. De retour à la maison, elle tente
également de laver la boue sur son pagne, en vain, le noir ne part pas…
Quelle que soit la version ceci a donné naissance à une nouvelle idée pour décorer le pagne jaune !
Avant, l'art du bogolan était exclusivement réservé aux femmes, les hommes s'y sont mis plus récemment.
Il s'agissait surtout de femmes vieilles : dans la tradition, si le fils est marié, la mère ne fait plus la cuisine, c'est une tâche qui est maintenant réservée
à sa belle-fille. Donc les vieilles femmes qui sont dans ce cas s'occupent en faisant du bogolan représentant des motifs traditionnels exprimant des faits
de société et destinés à garder un climat serein au sein de sa famille.
Le Bogolan communique des messages, mais il faut souvent être initié pour les comprendre...